Des insectes aux arbres en passant par les animaux et les cailloux, tout ce qui peut être trouvé, inerte ou vif, est inventorié, décortiqué ou même empaillé... Il y a ceux qui classifient et il y a ceux qui imaginent. Scientifiques, voyageurs et artistes nous livrent leur vision du monde végétal et animal.
Pour Aristote, l’un des premiers naturalistes, la réponse est claire : "ce qui est postérieur dans l'ordre de la génération est antérieur par nature". Logique. Quand c’est une mère poule qui fait des œufs en chocolat, on ne se pose même pas la question. Pline l’Ancien, féru de sciences naturelles, concoctait aussi des remèdes et astuces beauté : "Le blanc d’œuf battu avec la gomme ammoniaque, pour redresser les cils" ou encore "Un jaune seul, avalé liquide et sans toucher les dents, est bon pour la toux".
C’est une chose de collecter et d’étudier de nouvelles espèces, mais c’en est une autre de les classer et de les conserver ! Jusqu’au 19e siècle, les cabinets de curiosités étaient légion. On pouvait y trouver un renard empaillé entre un portrait de Madame et le squelette de Monsieur. Ils ont été progressivement remplacés par les musées et des lieux aux noms faciles à retenir : anthracothèques (bois carbonisés), xylothèques (bois), carpothèques (fruits), séminothèques (graines)… Le saviez-vous ? En 1756 à Londres fût créé le 1er Muséum d’Histoire naturelle.
C’est aussi grâce aux dénicheurs de curiosités et aux collectionneurs en tous genres qu’on en apprend beaucoup sur l’évolution des espèces et de l’environnement. On voit les paysages changer sur les cartes postales, le volume des troupeaux varier sur les photos. Dans un millénaire, on verra peut-être des poules avec des dents sur les timbres holographiques ? Le saviez-vous ? Au 18e, Carl von Linné, qui, enfant, rangeait sans doute très bien sa chambre, met au point la ‘’classification classique’’ des espèces, supplantée mi-20e par l’arbre phylogénétique de Willi Hennig.
C’est bien grâce aux récits et aux illustrations qu’on a su que le cousin mauricien du pigeon avait existé puis disparu (avant 1700). Le pauvre dodo, habitué à un monde sans prédateurs, ne volait plus et semblait ne montrer aucune crainte à l’égard des hommes et des animaux qui ont débarqué sur son île à la fin du 16e siècle. En 1865, Lewis Carroll lui rend hommage dans son roman Alice au pays des merveilles. Le saviez-vous ? Le nom savant du dodo est Dronte de Maurice. Le squelette le plus complet a été découvert en juin 2007.
En 1859, Charles Darwin devient une bio-star avec L’origine des espèces, qui reste une référence pour les scientifiques malgré les controverses. Sa théorie sur l’évolution et les découvertes de la génétique n’ont pas convaincu deux catégories d’individus : - Ceux qui croient que des êtres divins sont à l’origine de la vie. - Ceux qui pensent que ces êtres divins sont des extra-terrestres humanoïdes. Les premiers ont à leur effigie un musée dans le Kentucky et un rapport du Conseil de l’Europe intitulé Les dangers du créationnisme dans l’éducation (2007).
L’univers grouille d’espèces : les fausses, les vraies, les pas encore nées, les pas encore trouvées, les disparues et les presque disparues. Les fausses espèces (super-héros, monstres à deux têtes, divinités, taureau ailé ou chaussée aux moines) ont plusieurs utilités : faire peur aux enfants, apporter du rêve et de la fantaisie, éviter à leurs auteurs de devenir fous, transmettre un message métaphorique, nous préparer à tomber nez à nez avec un être étrange, nous protéger des méchants...
A partir de la fin du 19e siècle, la flore idéalisée orne intérieurs, entrées du métro parisien et façades. C’est la naissance de l’Art nouveau, mouvement artistique qui se révolte contre la surindustrialisation et s’inspire de la nature. L’Art déco prend la suite avec des formes plus géométriques avant la Première Guerre mondiale. Le saviez-vous ? En France, l'Art nouveau était aussi appelé style nouille en raison de ses lignes courbes d’inspiration orientale et naturelle.