L’environnement malade des hommes a heureusement des alliés. Engagés pour la cause écologique, militants, ils luttent pour que la raison l’emporte sur le tout-à-l’égout, dénoncent les pollueurs, prônent une répartition équitable des ressources naturelles et trouvent des solutions plus durables. C’est grâce à eux (et aux entreprises innovantes) qu’on ne peut plus vider nos cendriers par la fenêtre sans culpabiliser et que le malheur des autres ne fait plus notre bonheur.
Le mot écologie - étude des rapports entre les organismes et leur milieu - apparaît en 1866. Merci Herr Haeckel, c’est un bon début. En 1907, Theodore Roosevelt prévient le Congrès que si le gaspillage des ressources naturelles continue, il faudra que ça cesse. En 1972 le Rapport Meadow prédit le déclin de la population pour les mêmes raisons. Après le 1er Sommet de la Terre en 1972 à Stockholm, le Penser global, agir local de René Dubos humanise le débat. En 1987, Mme Harlem Brundtland invente le développement durable qui dure encore. En 2007, Al Gore frappe fort avec son film sur le réchauffement climatique. Des SOS qui ont fini par sensibiliser le monde.
Le contre-pouvoir aux énergivores prend racine. Des organisations, mouvements et revues fleurissent. Le WWF, en 1961, est la première organisation de protection de l’environnement. En 1964, les précurseurs de l’agriculture bio créent Nature et Progrès. Les 70’s voient les hippies faire l’amour pas la guerre et Greenpeace s’inviter dans les filets de surpêche ; les rebelles de La Gueule ouverte esquissent l’écologie politique pendant que BB reine des phoques nettoie la rouge banquise. Les altermondialistes quant à eux, secouent les mondialistes et leurs injustices. L’impunité est menacée.
Depuis les années 1970-80, on a le pouvoir d’élire un écolo-friendly à la tête de l’État. En 71, le Mouvement populaire pour l’environnement naît en Suisse, Die Grünen arrivent en 1980, les Verts en 1984. En France, René Dumont est le premier candidat écologiste à une élection présidentielle. En 1974, il connaît un grand moment de solitude quand il présente son verre d’eau comme une matière précieuse à préserver. Et pourtant… En 2006, le Pacte écologique de N. Hulot fait un tel tabac que le Grenelle de l’Environnement voit le jour en 2007.
Tandis que l’industrie agroalimentaire farcit une partie de la population de graisse et d’hormones, le pain est retiré de la bouche d’une autre partie du monde. Quand des familles font des kilomètres pour puiser de l’eau, des industriels la gaspillent pour extraire du gaz de schiste. Le business règne encore mais pour combien de temps ? L’obésité est désormais sous surveillance, le commerce équitable a son label, le "petit producteur" reprend du galon. L’agriculture durable a pour mission de nourrir correctement la planète du Nord au Sud avec des aliments de qualité, des cultures "propres" et des revenus pour tous.
On sait que des rustines ne reboucheront pas le trou de la couche d’ozone. Depuis 2010, il est interdit de produire des chlorofluorocarbures (CFC). Le protocole de Montréal aura mis plus de 20 ans pour atteindre son but et convaincre 196 pays (une première !). Ce qu’on sait moins, c’est quoi faire du nucléaire. Si le facteur risque fait l’unanimité, l’énergie nucléaire déchire l’opinion. Propre pour les uns, poison pour les autres, elle dépend assurément de matières fossiles, peut nous atomiser en une fraction de seconde et représente à ce jour plus de 75% de la production d’électricité en France.
Depuis 1972, l’ONU rassemble les grands dirigeants au Sommet de la Terre. C’est tous les 10 ans, c’est symbolique, mais on y parle de l’avenir de l’environnement. Entre temps, il y a des protocoles : Montréal pour aider l’ozone à se reconstituer, Kyoto pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ces accords internationaux ne sont pas ratifiés par tout le monde, mais ils ont le mérite d’exister et d’insuffler des initiatives locales. En 1988, le G7 cofonde le GIEC pour éviter que le ciel nous tombe sur la tête, par Toutatis. Le climat est suivi de près et plus personne ne peut se réjouir d’une hausse des températures.
Consommer des ressources naturelles pour les jeter, c’est tout le contraire du développement durable. L’un des grands enjeux industriels du 21e siècle, c’est l’économie circulaire, un cercle vertueux où le déchet est valorisé et où la génération d’énergie est plus propre. La chasse au gaspi est rouverte, pour le bien des ressources matières et humaines. Des gens pensent, innovent et l’écologie industrielle n’est plus un gros mot. Les entreprises mutualisent leurs déchets dans des éco-parcs, de nouveaux emplois se créent dans le recyclage et la gestion des déchets. Affaire à suivre.