Josep Baqué (Barcelone, 1895 / Barcelone, 1967) a créé un incroyable bestiaire imaginaire. Il s’inscrit dans la lignée des illustrateurs animaliers du XVIe siècle (exposant ses modèles sans aucun environnement) et du folklore catalan. Son père travaillait dans une fabrique de carreaux de céramique Art nouveau et l’un de ses oncles lui fit découvrir l’imagerie populaire et les arts décoratifs. Baqué quitte sa famille à 17 ans et part à l’étranger (Düsseldorf), ce qui était alors peu commun. Il regagne l'Espagne à l’aube de la Première Guerre mondiale et parcourt Allemagne, Belgique et France dès 1920. Il y travaille en tant que graveur de pierre pour des monuments funéraires et des façades de magasins. De retour à Barcelone en 1928, il entre dans la Guardia Urbana où il restera jusqu’à sa mort, n’acceptant ni promotion ni grade. L’ensemble de son œuvre restera secrète jusqu’à ce que sa nièce prenne possession de ses effets personnels. Les « monstres, merveilles et phénomènes rares » de Josep Baqué sont rassemblés sous la forme d’un ouvrage non relié, constitué de 1500 créatures. Les feuilles ont été découpées assez maladroitement et portent parfois le blason de la ville de Barcelone, ce qui porte à croire que le fonctionnaire de police s’approvisionnait directement à son travail. Plusieurs traits de crayon sont tirés sous les figures, laissant place à une légende qui ne viendra jamais. Le bestiaire présente au total 454 planches individuelles (le Musée du Vivant conserve 16 planches (13 présentées dans cette exposition), le musée d’Art Brut de Lausanne 12 et le reste de l'oeuvre appartient à des collectionneurs privés).
Josep Baqué, Caracoles, 1920-1967 ©Musée du Vivant - AgroParisTech
Josep Baqué, Pulpos, Sipias, Mariscos, 1920-1967 ©Musée du Vivant - AgroParisTech
Josep Baqué, Peces varios, 1920-1967 ©Musée du Vivant - AgroParisTech
Josep Baqué, Animales y Fieras, 1920-1967 ©Musée du Vivant - AgroParisTech
Josep Baqué, Animales de pluma, 1920-1967 ©Musée du Vivant - AgroParisTech