À la fois dompteur et inventeur, l’homme cherche à maîtriser son environnement. Il y a les curieux - fanas d’expérimentations -, les idéalistes – en quête d’amélioration des conditions de vie – et les chanceux qui reçoivent une pomme sur la tête au bon moment. Les avancées technologiques, souvent euphorisantes, peuvent aussi nous entraîner sur des terrains glissants…
La démystification progressive de la nature s’est initiée quand la science a commencé à l’expliquer. Aux savoirs empiriques ont succédé des démonstrations implacables. Finis les mystères, exit la magie et les sciences occultes. L’homme tout-puissant se sert et façonne son environnement. Le saviez-vous ? Épicure est aussi à l’origine d’une théorie atomique, où il fait état des atomes comme composants de la matière.
Du cheval de trait à l'âne buté en passant par le renne du Père Noël, l'animal accompagne l'homme depuis des millénaires. D'abord utilisé comme moyen de transport, manteau et source d'énergie (par sa force et ses protéines), il est devenu un confident, un compagnon de chasse, un souffre-douleur, une bête de foire ou un luxe dans les pays riches - une fois dépecé. On parle de domestication quand une espèce se transforme au contact de l’homme. Le saviez-vous ? Le ver à soie du mûrier (Bombyx mori) ne survivrait pas sans intervention humaine.
Les boîtes de conserve (après les découvertes de N. Appert sur la stérilisation au 19e) ou les surgelés, connus du grand public après la Deuxième Guerre mondiale, ont révolutionné l’histoire de l’alimentation. Les denrées peuvent se garder, s’entasser et voyager plus longtemps. Alors comment faisait-on avant ? On mangeait du frais, du fromage aux asticots et on réchauffait, on réchauffait, on réchauffait des plats en sauce. Autres pratiques ancestrales pour garder les aliments en prévision des périodes de vaches maigres : la salaison, le séchage et la fermentation.
Le taux de mortalité s’est mis à baisser avec le recul des famines et l’avancée de la médecine. L’homme peut combattre la maladie, dusse-t-il en passer par la dissection et l’inoculation de virus. En 1543, Vésale, fana d’anatomie, découpe son premier corps humain, en 1885, Pasteur empêche la rage de vaincre, en 1929, Flemming publie ses travaux sur la pénicilline et en 1953, la structure de l’ADN se dévoile. Aujourd’hui, longtemps décriée et pourtant si ancienne, la médecine naturelle reprend du terrain et s’unit aux forces allopathiques.
L’homme préhistorique transforme la pierre en couteau, Newton découvre la gravité (fin 17e), Volta la pile électrique (fin 18e), Edison nous éclaire (fin 19e), Einstein relativise (début 20e) et l’entreprise Hoover commercialise le balai à succion mécanique (1908), également appelé électrobonne. Au 21e siècle, les inventeurs s’adaptent à l’air du temps, et pour rétablir l’égalité homme-femme, créent des aspirateurs robots complètement émancipés et télécommandés…
Tous les moyens sont bons pour écourter l’espace-temps et faciliter les échanges. Il y a eu le pigeon voyageur, les bottes de sept lieues, le vélo à roulettes, le tracteur, la voiture, le camion, le train, le bateau, l’avion, Superman, le tank, la montgolfière, le skate, le chameau… Des villages coupés en deux, des ponts reliant des villes, des ports entre deux continents, des voyages mais aussi quelques catastrophes et un besoin grandissant de carburant.
Innovation et savoir-faire s’inscrivent dans le même mouvement qui, à l’image de la marée, rejette d’elle-même ses déchets. Évoluer ne doit pas rimer avec regret, c’est pourquoi il est important de ne pas faire un couper-coller de tout un pan du monde.