L’intelligence de l’homme s’arrête quand il commence à scier la branche sur laquelle il se trouve. La branche, le tronc, la forêt. Des espèces disparaissent, l’air pur se raréfie, la nature se vend et se consomme jusqu’à épuisement. On tire les draps d’un côté, les déséquilibres se creusent, mais le climat se dérègle pour tout le monde.
La forêt amazonienne n’est pas patrimoine mondial de l’UNESCO dans sa totalité. Elle a le malheur d’avoir poussé sur des gisements de gaz, bien plus importants que l’intérêt à court terme de la déforestation, la vie des hommes, des animaux et des arbres millénaires ... Des arbres capables d’absorber de grandes bouffées de dioxyde de carbone (CO2), l’un des gaz à effet de serre qui nous causent tant de soucis… Grâce à la photosynthèse, ils en font de la biomasse (énergie naturelle) et de l’oxygène, mais entre l’augmentation artificielle du CO2 dans l’air et le massacre forestier, il y a comme un déséquilibre. La nature était bien faite…
L’ozone étant un gaz à effet de serre, pourquoi ne pas se réjouir du fameux trou creusé par le CFC ? Parce que cet ozone-là est dans la stratosphère et filtre les ultraviolets du soleil. C’est au niveau de la troposphère que les gaz à effet de serre posent problème – on y retrouve d’ailleurs l’ozone nocif avec ses pics de pollution. Le trou dans la couche d’ozone augmente les risques sanitaires (cataractes, brûlures, cancers, vieillissement cutané…) et a de graves conséquences sur la biodiversité comme la réduction de la photosynthèse – donc de l’absorption de CO2 - et la disparition du plancton.
Après avoir bu toute l’eau d’un lac, Las Vegas envisage de se servir dans des eaux souterraines 500 km plus loin. L’Iran s’assèche dangereusement à force d’irrigation, de dérivations et d’évaporation. Et la plupart des pays cultivateurs vident le sol de ses précieux minéraux. Mention spéciale pour l’extraction du gaz de schiste qui cumule pollution de la nappe phréatique et production de GES. Surconsommation d’eau, agriculture intensive et réchauffement climatique sont trois conséquences de l’intervention humaine qui peuvent conduire tout droit à la désertification pure et simple de la planète. Et on n’aura plus rien pour fêter ça, ni raisin, ni eau.
Émanation de particules fines, surplus de gaz à effet de serre, dégazages, marées noires, déversements discrets de produits toxiques, poubelles en orbite… La pollution est partout. On la respire, on l’ingère et on l’impose à notre écosystème. Un nouveau continent de déchets s’est formé dans le Pacifique-Nord. Les tortues s’étouffent avec le plastique qu’elles prennent pour des méduses, les oiseaux mangent du plastique, les poissons mangent du plastique et leurs prédateurs mangent du plastique. Au moins, ça les change du mercure.
On se demandait pourquoi les baleines et les dauphins venaient s’échouer sur les plages. On leur prêtait même des tendances suicidaires, or il s’avère que la dépression n’est pas derrière tout ça. L’Armée, l’industrie maritime et les compagnies pétrolières ont mis au point des sonars ultra-puissants dont les impulsions causent des lésions irréversibles aux mammifères marins. Leurs ouïes grillent, c’est prouvé, mais ce ne sont que des animaux… La pêche à la dynamite explose les poissons et les coraux, mais ce ne sont que des poissons et des coraux…
Entre les conséquences indirectes de la surexploitation de la planète, les erreurs humaines et les horreurs inhumaines, on peut se demander si l’homme n’aurait pas le gène de l’autodestruction dans son ADN. Bombes atomiques, catastrophes nucléaires, explosions d’usines chimiques, éradication d’espèces, génocides et massacres en tous genres sont autant de signes d’un monde qui mériterait une bonne séance de yoga.
Les excès sont aussi dans nos assiettes. Ironie du sort, on peut avoir un gros ventre pour deux raisons : la surconsommation et la malnutrition. Dans les deux cas, on en meurt mais dans le second, on mange de la terre pour se remplir l’estomac. La répartition des ressources et des richesses est parfaitement injuste. Comme pour se déculpabiliser, l’industrie agro-alimentaire des pays boulimiques met du poison dans les aliments : pesticides, bisphénol, acides gras trans, additifs et autres exhausteurs de goût réputés toxiques à long-terme. La folie des hommes est heureusement pointée par de plus en plus de doigts...